Si on vous donnait le choix, à quel âge prendriez-vous votre la retraite, abstraction faite de la question monétaire ? Avant 65 ans ? Les nouvelles dispositions de la Loi 68 permettent d’envisager d’intéressants et avantageux scénarios pour les futurs travailleurs qui désireront, à compter de 1er janvier 2009, évoluer lentement, mais sûrement vers leur retraite.
Plus tôt cette semaine, on pouvait lire dans les médias « qu’un travailleur du secteur privé âgé de 55 ans dont le salaire est de 50 000 $ pourra bonifier son régime de retraite de 6 000 $ à 65 ans s’il demeure en emploi trois jours par semaine. » Un salarié pourra ainsi réduire progressivement sa semaine de travail sans subir de pénalité à son régime de retraite. Plus encore, il pourra même augmenter ses revenus !
L’objectif avoué de cette loi est d’encourager le maintien en emploi des travailleurs admissibles à la retraite afin d’atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre. Cette conciliation travail-retraite pourra également favoriser le transfert de connaissance aux jeunes générations, dans la mesure où un employeur profitera judicieusement de cette période pour assurer la communication entre le travailleur expérimenté et le nouvel arrivé.
Ainsi, les scénarios de joyeuses fins de carrière se dessinent. Il est permis de rêvasser. Mais, dans la pratique, est-ce que les entreprises accepteront d’assouplir leur horaire de travail ? Car attention, ces nouvelles dispositions ne donnent pas systématiquement à l’employé le droit à une retraite progressive. Elles retirent tout simplement certaines interdictions figurant actuellement dans la législation. L’employeur doit d’abord accepter le projet de départ graduel de son employé. Dans les milieux de travail, le discours entre employé et employeur conduira-t-il sur un terrain d’entente ? Surtout qu’ils seront de plus en plus nombreux les employés à vouloir en bénéficier. D’ici 10 ans, 150 000 Québécois seront admissibles à la retraite progressive.
Autre point : n’ai-je pas lu aussi, ailleurs dans la presse, que les Québécois travaillent en moyenne moins d’heures que les autres Nord-Américains. Mathématiquement parlant, la conciliation travail-retraite dont bénéficieront des milliers de personnes risque de faire baisser notre moyenne hebdomadaire de 35,5 heures ! Le détail est superflu et pas si important au fait, mais il dénote tout de même l’ombre d’un paradoxe…
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