mardi 19 février 2008

Le travail, c'est la santé

Au cours des dernières années, les retraites anticipées ont séduit bon nombre de travailleurs à quitter plus hâtivement le marché de l’emploi. Mais la situation se renverse. De plus en plus de personnes retraitées poursuivent ou reprennent le chemin du travail.

Selon Emploi-Québec, le taux d’activité des personnes âgées de 55 à 64 ans, après avoir chuté à 40 % au milieu dans les années 1990, s’est élevé à 52 % en 2006. Par contre, il est à noter que la participation des Québécois plus âgés au marché du travail demeure encore plus faible qu’ailleurs en Amérique du Nord.

Pour l’économie d’un pays, le travail d’un plus grand nombre est inhérent à sa santé ! Cela est évident. Comme nombreux départs à la retraite des baby-boomers ne seront pas remplacés par l’arrivée de nouveaux travailleurs, des pressions s’exerceront sur les régimes de retraite. La Régie des rentes du Québec estime que le nombre de bénéficiaires augmentera de 19 % d’ici 2011 et de 90 % d’ici 2030. Pour remédier à ce problème, l’Institut économique de Montréal propose de repousser à 67 ans l’âge normal de la retraite. Cette solution a notamment été adoptée aux États-Unis et en Allemagne. Certains sont pour, d’autres sont contre.

Tout compte fait, du côté des employeurs, qui peinent à trouver la main-d’œuvre qualifiée, il peut être intéressant de retenir ou de voir revenir les travailleurs plus âgés. Il s’agit en effet d’un bassin de travailleurs en mesure de réaliser des mandats ponctuels, du remplacement de personnel et, surtout, de transmettre leurs connaissances et leur savoir-faire à la relève.

Et pour ces travailleurs retraités ou en voie de l’être travailler plus longuement peut certainement comporter des avantages, si cela répond à leur désir de demeurer actifs, de rencontrer des gens, d’avoir un revenu plus satisfaisant, d’offrir leur service comme travailleur autonome, de satisfaire des ambitions de carrière non réalisées, etc.

Après tout « Le travail c’est la santé », chantait Henri Salvador. Mais ne répliquait-il pas aussi à la désinvolte que « Ne rien faire c’est la conserver ! ». Ah ! J’oubliais ! C’est que ce cher Henri, cet artiste qui cessa ses tournées après 70 ans de carrière, deux mois avant de s’éteindre à l’âge de 90 ans, ne travaillait pas. Il l’évoquait si aisément et si justement : « Moi, je ne travaille pas. Je fais ce qui me plaît » !