lundi 3 octobre 2011

CRÉATION D'EMPLOIS AU CANADA

Québec et Chaudière-Appalaches dans le peloton de tête

Encore une fois, la grande région de Québec semble être prémunie contre les aléas de l'économie. L'Enquête sur la population active de Statistique Canada révèle que la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec, composée en grande partie par la Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches, se classe, depuis deux mois, dans le peloton de tête en matière de création d'emplois au Canada.

Les derniers résultats de Statistique Canada indiquent que l'emploi a connu un recul de 4 500 emplois au Québec, en août dernier. C'est la région de Montréal qui a subi la plus grosse perte (- 15 200). Les régions de Lanaudière (+ 5 500), de la Capitale-Nationale (+ 5 100) et de la Chaudière-Appalaches (+ 4 200) présentent, quant à elles, les plus forts gains d’emplois.

Autre indicateur de la santé économique de la Rive-Nord et de la Rive-Sud de Québec est le bas taux de chômage, qui ne dépasse pas les 5 % alors qu'à l'échelle de la province, il approche les 8 %.

Louis Gagnon, économiste principal de Québec International, apportait ces quelques précisions au journal Le Soleil, le 10 septembre dernier, à propos de la vitalité du marché du travail qui caractérise Québec et la Chaudière-Appalaches : « Les nombreux chantiers soutiennent le besoin de main-d’œuvre du côté de la construction. Le secteur manufacturier a recommencé à embaucher. À cet effet, les gains se font graduellement, puisque de nombreuses incertitudes persistent du côté de nos principaux partenaires commerciaux. Le secteur des services connaît certains ralentissements. Toutefois, l'embauche se poursuit du côté des principaux piliers régionaux, comme les services financiers et les assurances, les services de santé, de même que les services d'hébergement et de restauration. »

Comparaisons intéressantes !


Québec
Chaudières-
Appalaches
Montréal
Province
Taux de chômage (%)
5,0
5,0
9,7
7,6
Taux d'emploi (%)
64,8
66,1
58,2
60,3
Taux d'activité (%)
68,2
69,5
64,4
65,3

Le taux d’emploi correspond au pourcentage de la population des 15 ans et plus au travail.
Le taux d’activité désigne le pourcentage de personnes en âge de travailler qui occupent ou qui sont en recherche active d'un emploi.

vendredi 29 avril 2011

Recrutement dans le domaine des TIC

Expérience et compétences de pointe recherchées

Internet, courriels, cellulaire, portable, il est rare qu’une journée de travail se passe sans que l'on ait eu recours à des outils technologiques! Les technologies de l'information et des communications (TIC) sont omniprésentes dans nos organisations. Pour les gérer, les faire fonctionner et optimiser leur utilisation, l’expertise de professionnels du secteur est de plus en plus indispensable. Un rapport intitulé Perspective sur les ressources humaines dans le marché du travail des technologies de l'information et des communications – 2011-2016 signale qu'une pénurie de personnel qualifié est appréhendée au Canada comme au Québec. Devrait-on s’en inquiéter?

Mené par le Conseil des technologies de l'information et des communications (CTIC) de concert avec l'Association canadienne de la technologie de l'information (ACTI), le document trace un portrait de la situation. On apprend qu'au cours des cinq prochaines années les employeurs œuvrant dans une diversité de secteurs auront de sérieuses difficultés à trouver des candidats spécialisés dans le domaine des TIC.

Professionnels des TIC : denrée rare!
Selon le rapport du CTIC, les gestionnaires de système informatique et d’information, les analystes et les experts-conseils en système d’information et les techniciens en radiodiffusion figurent parmi les professions qui seront les plus recherchées.

Évidemment, comme dans bien des secteurs d’activité, les départs à la retraite laisseront de nombreux postes vacants. On mentionne que : « Ces besoins pourraient se manifester plus tôt si le taux des départs à la retraite avant l'âge de 65 ans dépasse les prévisions. Dans certains secteurs, notamment le secteur public et celui des grandes entreprises de service public, l'âge moyen des gestionnaires est généralement plus élevé et la nécessité de remplacer les gestionnaires qui prennent leur retraite y surviendra plus rapidement. »

De manière générale, les exigences en matière de qualifications et d’expérience seront à la hausse. La délocalisation explique, en partie, la situation. Par exemple, dans le cadre de leurs services de dépannage (qui exigent de moins grandes qualifications), les entreprises font de plus en plus appel à des ressources basées à l’étranger ou les éliminent en ayant le recours à des systèmes automatisés d'autoassistance. L’expérience sera également dans la mire des recruteurs. Les postes qui exigent au moins cinq ans d'expérience seront particulièrement difficiles à combler. « Les défis de recrutement seront plus grands à l'extérieur de la région de Montréal, en raison de la taille relativement petite du bassin d'employés d'expérience où les employeurs peuvent recruter et de leur difficulté à convaincre ceux qui cherchent un emploi de déménager », précise-t-on.

Les responsables des ressources humaines doivent donc se préparer à relever d'importants défis de recrutement. Rappelons que, de nos jours, les TIC sont au cœur de toutes les organisations. En fait, plus de la moitié des travailleurs spécialisés en TIC œuvrent dans un autre secteur, par exemple dans l’administration publique, les assurances, les services financiers, l'éducation, l’aérospatiale, etc. Force est de constater que les candidats disposant de l'expérience et des compétences de pointe seront grandement sollicités!

jeudi 3 mars 2011

Le Pacte pour l’emploi : trois ans plus tard

Un bilan peu reluisant
Les ambitions étaient-elles trop grandes?

Le gouvernement du Québec déballait, il y a trois ans, tel un vent d’optimisme, le Pacte pour l’emploi. L’heure des bilans a sonné… Force est de constater que les dernières données s’avèrent décevantes.

L’objectif du Pacte pour l’emploi était, entre autres, de réduire de 50 000 le nombre de prestataires de l'assistance sociale et de permettre à 250 000 travailleurs en entreprise de rehausser leur niveau de qualification et leurs compétences. Le gouvernement du Québec a consacré une enveloppe budgétaire totale de 1,5 milliard $ pour y parvenir. Il est d’ailleurs possible de consulter les articles publiés par ANCIA sur le sujet (Un plus pour contrer la crise, Le Pacte pour l’emploi dans la Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches et Le Pacte pour l’emploi… À suivre!).

Quels sont les résultats à ce jour? Le bilan en a fait grincer plus d’un au cours des dernières semaines. Tout d’abord, les mesures d’encouragement visant à inciter les assistés sociaux aptes au travail à devenir salariés n’ont pas atteint leur objectif. Depuis mars 2008, à peine 3 600 d’entre eux ont joint les rangs du marché du travail, soit bien loin des 50 000 personnes souhaitées!

C’est la faute à la récession
Pourtant, du côté du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS), le Pacte de l’emploi est un succès. C’est ce qu’affirme la ministre Julie Boulet dans son communiqué de presse.

On pointe néanmoins du doigt le ralentissement économique qui a fait obstacle à l’atteinte de certains objectifs. Mais on se réjouit notamment du fait que le Québec a récupéré l’ensemble des emplois perdus au cours de la récession et que plus de 27 000 travailleurs ont pu éviter d’être mis à pied pendant cette période. On ajoute également que 300 000 travailleurs en entreprise ont été soutenus dans leurs démarches de formation, de développement et de reconnaissances de leurs compétences. « À la lumière des résultats positifs que nous avons constatés, il est clair que notre gouvernement a mis en place une stratégie efficace », fait savoir la ministre.

Pourtant, le nombre de bénéficiaires de l’assistance sociale n’est passé que de 488 000 à 484 400, depuis trois ans.
Cette mesure gouvernementale n’a pas permis de favoriser l’entrée d’un nombre substantiel de ces personnes sur le marché du travail et, donc, de fournir aux employeurs suffisamment de nouveaux travailleurs pour combler leurs besoins. Le Pacte pour l’emploi n’était-il qu’un beau discours? À moins que l’on fasse de nouveau confiance à l’optimisme de la direction des communications du MESS qui indique que 81 500 prestataires font actuellement des démarches pour se trouver un emploi… Mais, ils devront faire vite, car la date limite du Pacte pour l’emploi est fixée au 31 mars prochain!

jeudi 20 janvier 2011

Le marché québécois de l’emploi en 2011

Les prévisions sont lancées!
Création d’emplois et secteurs à surveiller

Après une année riche en activité sur le marché du travail (le Québec a connu en 2010 sa meilleure performance en matière de création d'emplois depuis 2002!), l’année 2011 réussira-t-elle à suivre la même cadence? ANCIA s’est intéressée aux prévisions des experts. Que voient les économistes dans leurs cartes?

Ralentissement à prévoir
Chez Desjardins, on indique que 60 000 nouveaux emplois devraient être créés au Québec en 2011. Du côté d’Emploi-Québec, les économistes prévoient un gain de 58 000 emplois au cours des douze prochains mois. C’est un peu moins que les quelque 75 000 emplois qui ont été créés en 2010.

On devra s’attendre au retour à un rythme plus normal des embauches. Il faut considérer que, au Québec comme au Canada, la dernière année fut sous le signe du rattrapage économique et que tous les emplois perdus pendant la récession ont été récupérés. De plus, « selon les projections de l’Institut de la statistique du Québec, la population âgée de 15 à 64 ans augmentera à peine au cours des deux prochaines années et elle amorcera même une diminution à compter de 2014… La croissance de l’emploi sera plus faible parce qu’il y aura moins de gens à employer », ont fait savoir des économistes de Desjardins et d’Emploi-Québec à La Presse, au début janvier.

Et la région de Québec?
Quant à la région de Québec, avec un taux de chômage de 4,8 %, elle se situe au deuxième rang des villes ayant le plus faible taux de chômage au Canada. Elle se classe tout juste derrière Régina (4,7 %) et devance Saskatoon (5,4 %) et Winnipeg (5,7 %).

La croissance économique des deux dernières années a été fulgurante. Un léger ralentissement est à prévoir pour 2011. Malgré tout, l’économie de la Capitale Nationale restera parmi les plus prospères du Canada avec un taux de croissance, variant entre 2 % et 2,5 %.

Des secteurs en expansion
Parmi les secteurs à surveiller dans la région de Québec : la construction (soutenue, entre autres, par des projets d’envergure tels que l’expansion des centres commerciaux Place Laurier et Galeries de la Capitale et les travaux en cours du côté des immeubles du gouvernement fédéral à d’Estimauville et de la SAAQ) ainsi que les services financiers et le commerce de détails (qui profitent de la hausse du revenu personnel des consommateurs).

À l’échelle de la province, l’Agence QMI affirme, dans ses prédictions pour la prochaine année, que des secteurs comme la construction, les technologies de l’information (comprenant le secteur des jeux vidéo qui semble immunisé contre le ralentissement économique!), les services financiers, les mines et la santé (dont l’effectif est en constante progression en raison notamment du vieillissement de la population) présenteront de belles perspectives sur le marché du travail.

mardi 23 novembre 2010

Et si on valorisait la formation professionnelle et technique!

Les emplois ne sont pas tous universitaires

Certains métiers offrent d’intéressantes perspectives de carrière. Pourtant, ils demeurent peu populaires auprès de la relève. Des entreprises vont même jusqu’à cogner à la porte des établissements d’enseignement pour trouver des candidats. Mais, leurs offres d’emploi demeurent sans réponse!

Programmes sous-estimés, candidats recherchés
Dans l’édition d’octobre de son magazine, Jobboom aborde la question. On y apprend que le manque de finissants dans certains programmes d’études professionnelles au secondaire et techniques au collégial pose problème dans plusieurs secteurs d’activité.

C’est connu, le domaine de la santé génère un impressionnant besoin de personnel qualifié. Jobboom mentionne que « les diplômés, tous cégeps confondus, en Soins infirmiers, Techniques d’hygiène dentaire, Technologie d’analyses biomédicales, Archives médicales et Technologie de radiodiagnostic sont fortement demandés ».

Offert au Cégep de Sainte-Foy et au Cégep Saint-Félicien, le programme Technologie de la transformation des produits forestiers subit les contrecoups des mauvaises nouvelles diffusées au sujet de l’industrie forestière et laisse, depuis deux ans, des offres d’emploi sans preneur. Le programme Techniques et sciences juridiques n’est pas offert cet automne au Collège O’Sullivan de Québec, faute d’inscriptions… Pourtant, ce ne sont pas les demandes qui manquent!

Les offres d’emploi pour les finissants de niveau collégial en administration et en informatique cumulent également, mais plusieurs d’entre eux se laissent séduire par les portes de l’université plutôt que d’intégrer le marché du travail. Pourtant, les employeurs sont à la recherche de techniciens. Jobboom informe que « le Cégep de Chicoutimi a reçu pas moins de 120 offres pour ses 6 diplômés Techniques de l’informatique, option Gestion de réseaux et 94 offres pour ses 2 diplômés de l’option Informatique de gestion ».

Au nom du prestige…
Effectivement, pratiquer une profession de niveau universitaire a quelque chose d’attrayant et de prestigieux dans notre société du savoir. Mais cette même société doit apprendre à valoriser davantage les métiers exigeant d’autres niveaux de formation. Car les préjugés existent toujours, et c’est encore plus vrai quand il est question de formation professionnelle : choix de dernier recours pour ceux qui ne réussissent pas leurs études, tâches routinières et peu inspirantes, emplois peu payants, milieux de travail sales et dangereux, mauvaises conditions de travail, sans possibilité d’avancement, etc. L'industrie de la construction, par exemple, doit mettre beaucoup d’énergie afin de faire connaître aux jeunes ses différents programmes d'études professionnelles (DEP) et la vraie nature de ses métiers manuels.

Dans son blogue, Jean-Luc Mongrain crie au scandale et soulève le point suivant : « Il nous sera difficile d’être concurrentiel si nous ne valorisons pas davantage la formation professionnelle. Il est quand même incroyable de constater qu’une école cherche des élèves alors qu’au terme de la formation (il parle du programme de Technique d'usinage, au Centre de formation professionnelle L'Émergence, à Deux-Montagnes), il y a des emplois garantis au salaire de 42 à 80 000 $. Comment en sommes-nous arrivés à dévaloriser cette formation qui mène à du travail bien rémunéré et essentiel à notre productivité collective? »

À ce moment même où l’actualité relate le taux alarmant de décrochage scolaire (voir le texte d’ANCIA intitulé Le décrochage scolaire : l’avenir en péril?), nous devons prendre conscience que nous avons tous une responsabilité pour mieux informer les jeunes des diverses possibilités professionnelles et techniques qui s’offrent à eux. Rappelons que, quand vient le temps pour un jeune d’effectuer un choix de carrière, l'opinion publique pèse fort et, bien souvent, les parents constituent la référence numéro un. L’objectif est de permettre aux jeunes d’être mieux outillés et de découvrir des secteurs d’activité, jusque-là sous-estimés, qui pourraient s’avérer un choix payant et gratifiant pour eux et notre société qui, on le sait, est en manque de relève qualifiée et diplômée!