Le potentiel des outils technologiques
Dans une économie où les entreprises doivent être concurrentielles et assurer leurs futurs jours en recrutant la main-d'œuvre qualifiée et en préservant leur expertise, est-ce que l'usage des outils technologiques 2.0 peut être bénéfique, voire incontournable? ANCIA s'est intéressée à la question.
« Pour que l'entreprise retienne et fidélise ces nouveaux employés, évite de perdre l'expertise de ses retraités et puisse la communiquer à ses nouveaux employés, il devient primordial d'utiliser, entre autres, les réseaux sociaux afin d'identifier et de transmettre l'expertise. Il est aussi primordial de libérer et de mettre à profit le potentiel innovant des employés, des partenaires et clients », a affirmé M. Claude Malaison, président d'ÉmergenceWeb et invité conférencier aux Grands Communicateurs, le mois dernier.
Selon lui, les outils technologiques 2.0 offrent d'importants avantages aux entreprises. Il ne faut pas oublier que nombreux consommateurs des wikis, blogues et Facebook sont aussi des employés. Les entreprises doivent donc s'ouvrir à ces outils et non s'en détourner.
Le savoir : un acquis à préserver!
De plus, dans un monde où la population est vieillissante, la pérennité du savoir devient une préoccupation majeure pour les entreprises. Les outils 2.0 sont à leur disposition pour communiquer, bâtir, identifier, partager et récupérer leur savoir.
« Le courriel n'est pas le seul outil collaboratif que les entreprises peuvent utiliser », soutient M. Malaison. Il existe aussi les communautés professionnelles internes et les plateformes de e-learning. Les blogues, par exemple, permettent de créer des ponts entre les expertises et favorisent la reconnaissance des pairs. « Puis, on y cumule le savoir, souligne-t-il. Le blogue se veut également un espace de mémoire pour l'entreprise... Les connaissances ne sont ainsi pas perdues parce que l'on sait par la suite où les trouver. »
À la liste des outils 2.0, on retrouve également les idéagoras, un phénomène en forte progression dans les entreprises. « Certaines s'en servent pour prendre les suggestions de leur clientèle, mais cela peut aussi se faire à l'interne pour recueillir les idées des employés. Dans un contexte économique difficile, les idéagoras offrent la possibilité de sauver des sous en faisant ressortir des idées nouvelles. » En 2007, l'entreprise française Orange a mis en place une telle plateforme, laquelle a permis de ramasser plus de 38 000 idées et de faire des économies estimées à quelque 450 millions d'euros!
Et avec les retraités - qui emportent avec eux leur sage savoir au moment de leur départ - une entreprise peut choisir de rester en contact avec eux en créant un idéagora, question de permettre à leurs connaissances et leurs expériences de servir à son développement. M. Malaison cite l'exemple d'IBM qui a décidé de faire du mentorat à l'aide d'un idéagora. Le géant informatique invite les plus jeunes à devenir membre d'un idéagora dans lequel ceux-ci ont l'occasion de discuter avec les travailleurs en fin de carrière et plus expérimentés.
En terminant mentionnons que, d'ici 2014, le Québec devra renouveler 45 % de sa main-d'œuvre... Pour les entreprises, cela signifie dire au revoir à un grand nombre d'employés qu'elles devront remplacer, mais également trouver des moyens efficaces pour éviter que ne s'effrite leur mémoire, leur expertise, leur savoir.