samedi 6 décembre 2008

Crise économique : doit-on avoir peur pour nos emplois ?

La crise financière fait trembler les plus grandes économies du monde. Aux États-Unis, le pouvoir d'achat des consommateurs s’effrite et des géants de l'industrie automobile tentent d'éviter de se placer sous la loi de la faillite. Le Japon, seconde économie mondiale, risque même d'enregistrer son plus désastreux trimestre depuis les 40 dernières années !

L'Organisation internationale du travail de l'ONU estime à 20 millions le nombre de personnes supplémentaires qui se retrouveront au chômage sur la planète dû à la crise financière mondiale. Est-il réaliste de penser que les mauvaises nouvelles qui balayent les économies du monde entier n'atteignent pas le Québec ?

Le Québec et la crise financière
La semaine dernière, les économistes du Mouvement Desjardins affirmaient que la belle province « pourrait s'en tirer avec une récession ayant des effets plus limités sur l'emploi et la consommation. » Plusieurs facteurs expliquent pourquoi le Québec présente un tableau moins sombre comparativement à d'autres endroits, au Canada et dans le monde, au prise avec une sévère récession.

Tout d'abord, l'économie québécoise ne dépend ni de l'industrie automobile ni de l'industrie pétrolière, comme c'est respectivement le cas en Ontario et dans l'Ouest canadien. De plus, les investissements de l'ordre de 15 milliards $, octroyés dans le cadre du plan d'investissement public, apporteront un support à l'emploi. Ceux-ci prévoient la réalisation de travaux à la grandeur du territoire pour remettre à neuf des routes, des ponts et autres édifices au cours des deux prochaines années.

Est-ce suffisant pour atténuer les effets de la dégringolade financière ? Car, d'un autre côté, il ne faut pas oublier qu'une grande part des exportations québécoises dépend de nos voisins du Sud. Si la demande des américains pour des produits québécois n'est pas au rendez-vous, il est difficile de croire que le secteur manufacturier, par exemple, soit peu touché. Sans compter que la situation engendre un appel à la prudence chez les investisseurs privés comme chez les consommateurs. Malgré les baisses d'impôt de 2 milliards $ annoncées par les gouvernements provincial et fédéral, plusieurs entreprises du commerce de détail anticipent une baisse de leurs profits, et ce, même en pleine période des fêtes !

Une situation encore incertaine
« Au Québec, on cherche encore les mauvaises nouvelles. L’emploi est solide, le taux de chômage est faible et le marché immobilier se tient », affirmait récemment l'économiste Hélène Bégin. Mais l'avenir n'en demeure pas moins incertain, tout particulièrement si la récession américaine outrepasse l'hiver 2009.

Dans les organisations, le climat d'incertitude et le présage d'une récession peuvent affecter le moral des travailleurs, indiquait à son tour M. Florent Francoeur, président-directeur général de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA), dans un communiqué publié un peu plus tôt cet automne. Dans celui-ci on révélait également que plus de 90 % des travailleurs sont d'avis que la crise économique aura un impact négatif sur les emplois au Québec. « Cela nous ramène à l’importance pour les employeurs de bien communiquer avec leurs employés, de leur faire connaître la position de l’organisation face au ralentissement économique. Il faut éviter les rumeurs et les craintes non fondées qui sont des sources de stress contre-productives. Dans un tel contexte, les gestionnaires ont avantage à communiquer clairement et en toute transparence les objectifs qu’ils peuvent être appelés à réviser afin de garder leurs troupes bien mobilisées. »

jeudi 6 novembre 2008

Postes qualifiés plus que jamais difficiles à combler

Une nouvelle étude sur les besoins de main-d'oeuvre dans Chaudière-Appalaches

Face aux inquiétantes projections démographiques, on voit de plus en plus défiler des études qui tentent de mieux comprendre, mais surtout de trouver des pistes d'action pour contrer les effets de la pénurie de main-d'oeuvre au Québec.

L'une des dernières études publiées touche la région de la Chaudière-Appalaches, où près de 35 000 postes seront à combler d’ici 2011. Menée par la Conférence régionale des élus de la Chaudière-Appalaches (CRÉ) et Emploi-Québec Chaudière-Appalaches, l'Enquête sur les besoins de main-d'oeuvre et les caractéristiques des entreprises de la région de la Chaudière-Appalaches présente des données recueillies, au cours de l'année 2007, auprès de 2 194 entreprises composées de plus de cinq employés. L'intérêt de cette enquête est qu'elle apporte de nouvelles données (tels les postes vacants, les intentions d’embauches, la formation, les départs à la retraite, la gestion des ressources humaines, etc.) sur les caractéristiques des secteurs d'activités et des MRC de notre région.

Nous vous présentons, en guise de résumé, quelques données intéressantes ressorties par l'enquête :
  • La région de la Chaudière-Appalaches compte une importante proportion d'entreprises de petite taille : au moment de l'enquête, 66 % comptaient moins de 20 employés alors que 13 % en comptait plus de 50.

  • Près du tiers des entreprises subissent des variations saisonnières d'emplois.

  • Plus de 20 % des entreprises indiquent que leur nombre d'employés est en augmentation alors que 2,5 % indiquent une décroissance de l'emploi.

  • Lors de l'enquête 1 267 postes étaient vacants : 58,9 % étaient des nouveaux postes et 32,7 % des remplacements définitifs (retraite, départ volontaire, congédiement, etc.). De plus, les entreprises interrogées ont mentionné vouloir embaucher 2 847 personnes au cours de la prochaine année.

  • Une proportion encore importante de postes à pourvoir nécessite peu de scolarité ou d'expérience : on constate que près de 32 % des postes à combler dans la prochaine année ne nécessiteront aucune scolarité et pour 42 % aucune expérience. Toutefois les postes encore vacants présentent des proportions plus élevées de postes nécessitant scolarité et expérience (21,3 % exigent un diplôme d'études professionnelles, 18,6 % un diplôme d'études collégiales et 13,5% un diplôme universitaire).

  • Tout secteur d'activité confondu, la difficulté à recruter des employés qualifiés et compétents figure en tête de liste des problèmes rencontrés en gestion des ressources humaines. C'est le cas de 63 % des entreprises.

  • Plusieurs métiers relativement spécialisés sont difficiles à combler. Parmi eux, figurent les teinturiers, les finisseurs de produits textiles, les ingénieurs, les surveillants à la fabrication, les techniciens en mécanique, les opérateurs de machines et les estimateurs en construction.

  • Parmi les moyens utilisés par les entreprises pour pourvoir leurs besoins de main-d'œuvre, la recommandation de candidats par une personne oeuvrant dans l'établissement arrive devant les banques de CV des entreprises et l'affichage de postes dans les journaux.

  • Plus du tiers des entreprises sont préoccupées par le vieillissement de leurs employés. Malgré tout, seulement 19 % des entreprises ont développé une planification des départs à la retraite. De plus, 29 % des entreprises ne disposent pas de plan de relève pour leurs dirigeants ou leurs propriétaires.
La CRÉ affirme que cette étude se veut un outil de développement important pour les intervenants socioéconomiques et les entreprises de la région. La version intégrale peut être consultée sur le site Internet de la CRÉ.

jeudi 23 octobre 2008

Réalisme ou utopisme ?

Entente France-Québec sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles
De la grande visite était de passage dans la Vieille Capitale, la fin de semaine dernière, à l'occasion du Sommet de la Francophonie. En effet, l'escale du président de la République française, M. Nicolas Sarkozy, aura fait bien des vagues. Elle aura même ouvert les voiles vers une meilleure mobilité professionnelle entre le Québec et la France.

Avec la signature de l'Entente France-Québec sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles, plusieurs organisations s'engagent à faciliter et accélérer l'accès à leur secteur d'activité. Au Québec, c'est notamment le cas du Barreau, du Collège des médecins, de l'Ordre des architectes, de l'Ordre des arpenteurs-géomètres, de l'Ordre des comptables agréés, de l'Ordre des comptables généraux licenciés, de l'Ordre des dentistes, de l'Ordre des ingénieurs, de l'Ordre des médecins vétérinaires, de l'Ordre des pharmaciens, de l'Ordre des sages-femmes et de l'Ordre professionnel des travailleurs sociaux, qui ont décidé de s'entendre avec leurs homologues français sur la reconnaîssance de leurs compétences professionnelles.

Mais avant la concrétisation de cette entente, plusieurs étapes s'imposent. Tout d'abord, les autorités françaises et québécoises chargées de la réglementation pour chaque métier et profession doivent s'entendre sur les conditions d'un arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM). Une trentaine de métiers et de professions prévoient y parvenir d'ici un an. Pour les autres, les travaux se poursuivront encore jusqu'en décembre 2010. L'arrimage de la formation et de l'expérience professionnelle entre les Français et les Québécois se fera-t-il simplement dans tous les métiers et professions visés ?

Il y a encore du travail sur la table, car, même une fois l’ARM d'un métier ou d'une profession conclu, quelques mois seront nécessaires pour procéder à l'adoption d'un règlement assurant son entrée en vigueur.

Pour mieux s'établir ou mieux partir...
L'Entente France-Québec sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles est une première entre l'Europe et l'Amérique ! Elle donne certainement des saveurs de modernisme aux autorités politiques qui démontrent à travers elle leur ouverture sur le monde pour faire face aux défis de la main-d'œuvre. « Grâce à cette entente nous comptons réduire de 50 % à 80 % les délais requis jusqu’à ce jour pour l’obtention du permis d’exercice », a fait savoir la ministre des Relations internationales du Québec, Monique Gagnon-Tremblay.

En effet, au Québec, l'apport de travailleurs qualifiés provenant d'ailleurs est sans conteste à privilégier. Il s'agit de l'une des solutions envisagées pour atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs d'activité. Mais cette entente parviendra-t-elle vraiment à augmenter l'attraction des travailleurs étrangers pour une région comme Chaudière-Appalaches, qui connaît un marché de l'emploi effervescent mais qui accueille à peine 0,3 % de la population immigrante au Québec (source : Conférence régionale des élus de la Chaudière-Appalaches, octobre 2007) ? Plus encore, cette entente vise la mobilité de la main-d'oeuvre qualifiée, celle qui se veut de plus en plus encline à vouloir vivre l'international et qui, dès lors, pourra facilement décider entre partir ou s'établir ici. Ne risque-t-on pas de voir s'envoler plusieurs de nos talents ? Le bilan des départs à l'étranger et des arrivées dans nos contrées sera-t-il positif ou négatif ? Matière à réflexion et à réaction !

Pour en savoir plus sur l'entente, consultez :

mercredi 1 octobre 2008

Taux de chômage en chute libre

Quand la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches font bande à part !
Des chiffres publiés sur les taux de chômage régionaux démontrent que la Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches se démarquent de la moyenne québécoise.

La Belle province affiche dans son ensemble un taux de chômage de 7,7 %. Pourtant, la Vieille Capitale a vu, du début à la fin de l'été, son taux de chômage passer de 4,7 à 4,1 %. Dans la région de la Chaudière-Appalaches, les chiffres sont également impressionnants. Malgré des pertes d'emploi dans le secteur manufacturier, la région a enregistré, à l'aube de la période automnale, un taux de chômage de 3,7 %, soit une chute de 0,2 % comparitivement à deux mois plus tôt.

Du point de vue des chercheurs d'emploi, ces données sont très encourageantes. Notamment, les secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques connaissent une forte hausse d'emploi. Mais en ce qui concerne les entreprises, le faible taux de chomâge peut-il s'avèrer inquiétant ? Le fait est que la baisse de relève potentielle aux divers postes à combler donne déjà du fil à retordre à nombreux employeurs. La marge de manoeuvre des employeurs à la recherche de candidats était-elle de plus en plus mince au fur et à mesure que chute le taux de chômage ?

Dans une nouvelle publiée sur le site de Radio-Canada, en septembre dernier, on nuance les faibles taux de chômage enregistrés dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches. On explique que, pendant la saison estivale, « les gens se trouvent des emplois moins rémunérés et moins stables dans le domaine de la construction ou encore des services. Les personnes qui perdent leur emploi dans les usines se cherchent souvent deux ou trois petits emplois dans le secteur tertiaire. » L'explication est très intéressante, mais il ne faudrait également pas perdre de vue la vigueur économique que connaissent ces deux régions. Tout compte fait, ces chiffres mériteront d'être revisités un peu plus tard cette saison...

mercredi 17 septembre 2008

Le Pacte pour l'emploi dans la Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches

Des investissements et des objectifs pour 2011
Lancé en mars dernier, le gouvernement du Québec annonçait ses ambitions de réduire de 50 000 le nombre de prestataires de l'assistance sociale et de former 250 000 travailleurs de plus à la grandeur de la province dans le cadre de son Pacte pour l'emploi. Le sujet avait d'ailleurs fait l'objet d'une chronique dans le présent blogue (voir « Le Pacte pour l'emploi... À suivre ! »).

Ce projet d'ampleur provincial, estimé à près d'un milliard de dollars, se décline en une série d'investissements régionaux que le ministre de l'emploi et de la Solidarité sociale, M. Sam Hamad, dévoile ce mois-ci. Le volet régional du Pacte de l'emploi a été annoncé aux cours des derniers jours dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches. Nous vous présentons ici les annonces qui ont été faites afin de stimuler la participation au marché du travail et la productivité de nos entreprises.

La Capitale-Nationale : 72,2 M$ et 63 000 postes à combler
Un investissement de 72,2 M$ réparti sur trois ans (42,2 M$ proviennent du gouvernement du Québec et 30 M$ du secteur privé) sera octroyé à la région de Capitale-Nationale, où quelque 63 000 postes devront être combler d'ici 2011. « Le Québec de demain ne manquera pas de travail, mais de travailleurs, a affirmé le ministre Sam Hamad. Paradoxalement, on estime à 25 000 le nombre de personnes disponibles au travail dans la Capitale-Nationale. »

Ainsi, dans la Capitale-Nationale, ces sommes serviront à atteindre les objectifs suivants :
  • réduire de 6 600 le nombre de prestataires des programmes d'assistance sociale dans la région;
  • augmenter de 3 900 le nombre de personnes desservies dans la région par les services publics d'emploi dans leur démarche d'insertion en emploi ou de formation;
  • soutenir 430 entreprises additionnelles de la région pour répondre à leurs besoins de formation et leur recherche d'une plus grande productivité;
  • rejoindre dans la région un potentiel de 18 000 travailleurs en entreprises pour le rehaussement de leurs qualifications ou la reconnaissance de leurs compétences.
La Chaudière-Appalaches : 58 M $ et 35 000 postes à pourvoir
La région de la Chaudière-Appalaches recevra, pour sa part, une aide de 58 M$ (dont 26,7 M$ sont du gouvernement du Québec et 31,7 M$ du secteur privé) au cours des trois prochaines années pour réaliser le Pacte pour l'emploi. Plus de 35 000 postes seront disponibles d'ici 2011 dans la région, alors que 15 000 personnes sont jugées aptes au travail. Ces personnes sont principalement des chômeurs, des personnes handicapées et des prestataires de l'aide sociale. Ils pourront notamment profiter d'une prime à l'emploi, de formation ou d'assistance dans leur démarche d'insertion en emploi.

En somme, d'ici 2011, avec le déploiement du Pacte pour l'emploi, la Chaudière-Appalaches entend :
  • réduire de 1 000 le nombre de prestataires des programmes d'assistance sociale dans la région;
  • augmenter de 1 600 le nombre de personnes desservies dans la région par les services publics d'emploi dans leur démarche d'insertion en emploi ou de formation;
  • soutenir 200 entreprises additionnelles de la région pour répondre à leurs besoins de formation et leur recherche d'une plus grande productivité;
  • rejoindre dans la région un potentiel de 18 000 travailleurs et travailleuses en entreprises pour le rehaussement de leurs qualifications ou la reconnaissance de leurs compétences.

mercredi 10 septembre 2008

« Mini-baby-boom » au Québec : le taux de natalité à la rescousse du marché du travail ?

Le son de la cloche annonçant la fin de la récréation retentit à nouveau : c'est le début d'une nouvelle année scolaire ! Les élèves ont repris le chemin de l'école... Et, considérant les derniers chiffres, les petits nouveaux qui vivent leurs premiers jours de classe sont de plus en plus nombreux.

Le phénomène « mini-baby-boom » que se plaît à nommer les médias fait référence à la hausse des naissances que connaît le Québec depuis 2003. Tout particulièrement, en 2006, on a assisté à une hausse de la natalité de 8 % dans la belle province en accueillant 84 200 nouveaux nés. Cette même année, à Québec, cette augmentation a même atteint 10,1 %.

Notables, mais incomparables avec le baby-boom des années 1950 et 1960, les effets du « mini-baby-boom » se font déjà sentir sur les bancs d'école. Selon les données du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, la région de la Chaudière-Appalaches compte, cette année, 3929 enfants d'âge préscolaire, comparativement à 3856 l'an dernier.

L'augmentation des naissances notée au cours des dernières années résulterait de la conjoncture de plusieurs facteurs. Il convient néanmoins de remarquer qu'elle coïncide avec un marché de l'emploi favorable affichant un taux de chômage des plus bas et avec l'entrée en vigueur de congés parentaux plus généreux.

Une solution aux problèmes de main-d'oeuvre ?
Si la tendance se maintient, est-ce que la croissance actuelle du nombre de naissances permettra au marché du travail de faire face au vieillissement de la main-d'oeuvre ? Il ne faudrait pas se réjouir trop vite. Les constats d'une analyse, rendue publique le mois dernier par le département d'études économiques du Mouvement Desjardins, sont claires : ni la hausse de la fécondité, ni même l’immigration, ne règleront les problèmes de main-d’œuvre attribuables au vieillissement de la population du Québec.

L'analyse avance que « malgré une remontée du nombre de naissances au Québec, le nombre d’enfants par femme n’a que légèrement augmenté depuis 2005, passant de 1,5 à 1,7 en 2007. » Il savoir que le taux de fécondité nécessaire qui permet le remplacement des générations est de 2,1 enfants par femme. Nous sommes donc encore loin du compte !

De plus, l'onde de choc démographique qui touche le marché de l'emploi est imminente. « Or, même si ce seuil était atteint, plusieurs années (voire une vingtaine d'années) devraient s'écouler avant d'avoir un impact sur le bassin de la main-d'oeuvre de 15 à 64 ans, signale l'économiste Hélène Bégin dans le rapport de l'analyse. D’après les projections de Statistique Canada, la population âgée de 15 à 64 ans amorcera une baisse dès 2013... Il y a donc urgence d’exploiter d’autres avenues. »

Pour connaître plus en détails - graphiques à l'appui ! - les différents points mis en lumière par le département d'études économiques du Mouvement Desjardins, nous vous invitons à consulter le document « Économie du Québec : les effets pervers du choc démographique sont à nos portes » sur le site www.desjardins.com. Bonne lecture !

mercredi 9 juillet 2008

Bientôt le quart des Québécois en vacances !

Le dur labeur sera bientôt récompensé ! Pour plusieurs travailleurs québécois, le 20 juillet prochain annonce le début de leurs deux plus belles semaines de la période estivale; celles des vacances de la construction.

Saviez-vous qu’il n’en a pas toujours été ainsi ? Même que la notion de congé rémunéré est assez récente dans le paysage québécois. Les premières dispositions législatives prévoyant le droit à un congé annuel payé remontent à 1946 dans notre belle province. Quant aux fameuses vacances de la construction, elles existent depuis l’été 1971.

« Ainsi, avant 1971, chaque région avait son système (de vacances) particulier… C’est dans l’optique d’uniformiser le système de congés payés que les négociations, faisant suite à l’adoption la Loi sur les relations de travail dans l’industrie de la construction (1968), ont abouti à l’établissement des congés obligatoires pendant les deux dernières semaines complètes de juillet à la grandeur du territoire québécois », est-il inscrit sur le site de la FTQ-Construction.

Notez que cette année fait exception à la règle. Les vacances de la construction, qui se tiendront du 20 juillet au 2 août, sont décalées d’une semaine si l’on s’en tient à la tradition. L'Association de la construction du Québec (ACQ) explique cette décision en raison de la canicule qui sévit depuis quelques années au mois d'août.

Alors, quelque 125 000 ouvriers du secteur de la construction feront donc bientôt relâche. Plus encore, puisqu’au fil des années nombreux secteurs d’activités ont choisi de se mettre au diapason de l’industrie de la construction, ce sont près de 200 000 québécois qui seront en congé durant cette même période, ce qui représente environ le quart des Québécois actifs sur le marché du travail !

Ainsi, se termine cette petite leçon d’histoire… Je profite de l’occasion pour lancer mes souhaits à tous ceux et celles qui prendront bientôt la route des vacances !

jeudi 19 juin 2008

Le décrochage scolaire : les entreprises ont-elles un rôle à jouer ? (Deuxième partie)

Dans un contexte où le renouvellement de la main-d’œuvre est de plus en plus ardu, certaines entreprises embauchent mais n’exigent aucune qualification particulièrement. Cette situation peut-elle amener des jeunes à mettre de côté leurs études? La question mérite d’être soulevée.

Travailler et étudier : mauvaise combinaison?
« Ipod, Internet, cellulaire… Les besoins de consommation sont nombreux de nos jours. Le désir de travailler se fait sentir chez un nombre plus grand et de plus en plus jeunes d’étudiants », affirme Mme Magalie Deschênes, conseillère en développement et en communication chez Option-travail /CJE Sainte-Foy.

Travailler et étudier peut malgré tout être enrichissant pour un étudiant. En plus de constituer une source de revenus, un emploi à temps partiel est une occasion d’explorer le marché du travail et d’élargir son réseau de contacts. Mme Deschênes fait mention d’une étude réalisée par M. Jacques Roy, professeur au Cégep Sainte-Foy, qui révèle, entre autres, que l’expérience de travail peut aider un jeune à avoir une saine gestion de son temps. En fait, le problème survient lorsque les heures consacrées au travail dépassent celles appliquées aux études.

« On voit également des entreprises annoncer qu’elles forment elles-mêmes leurs employés. C’est bien, mais il y a un danger si le jeune ne possède pas de diplôme, poursuit-elle. Un jour, s’il se retrouve sans emploi ou, tout simplement, s’il veut travailler ailleurs, ce sera plus difficile pour lui de faire valoir sa candidature aux yeux des autres employeurs. C’est pourquoi nous croyons qu’il est important de favoriser leur persévérance scolaire. »

Quelle est la part de responsabilité des employeurs? Flexibilité et ouverture quant à la gestion des horaires des jeunes employés demeurent, somme toute, un pas dans la bonne direction, soutient Mme Deschênes.

Encourager la poursuite des études
Certaines initiatives développées par des organismes ou des entreprises ont pour but d’encourager la poursuite des études. Pour sa part, Desjardins a choisi d’apporter un soutien financier aux personnes qui présentent un parcours exemplaire et qui s’engagent dans la collectivité. L’année dernière, 350 bourses et prix ont été remis. C’est également ce que font des chaînes de commerces comme Couche-Tard, dont les jeunes employés peuvent bénéficier d’un programme d’aide financière aux études secondaires, collégiales ou universitaires.

D’autres initiatives intéressantes amènent la relève à sonder les différentes voies professionnelles que propose leur secteur d’activité. Le projet « Portes ouvertes des manufacturiers » connaît, depuis 2004, un franc succès à la grandeur de la province. Les entreprises manufacturières qui y participent font découvrir à plusieurs jeunes leurs installations ainsi que les différents métiers spécialisés qu’on y pratique. Ce projet vise à diminuer les préjugés face à ces métiers et à favoriser la lutte au décrochage scolaire en montrant aux jeunes des opportunités de carrière relevant de la formation professionnelle et technique.

« Les entreprises de Chaudières-Appalaches sont celles qui participent en plus grand nombre, informe Mme Chantal Audet de l’Association des manufacturiers et exportateurs du Québec. L’année dernière, 22 visites dans 11 entreprises différentes ont été organisées dans cette région. » Teknion Roy et Breton, Les Industries de la Rive Sud et Prévost Car ont été de ces entreprises qui ont ouvert leurs portes à la relève.

Pour avoir elle-même pris part à plusieurs de ces visites, Mme Audet ajoute : « Je constate que cette activité est bénéfique pour les jeunes. Plusieurs d’entre eux ont réalisé qu’il était nécessaire de poursuivre leurs études afin d’aller chercher un diplôme pour décrocher, un jour, un poste dans un secteur d’activité qui les intéresse. »

Vous êtes un employeur et vous avez mis en place un projet ou une activité visant à contrer le décrochage? Vous êtes une personne qui avez bénéficié du coup de pouce d’un employeur pour mener vos études à terme? On veut vous entendre!

jeudi 5 juin 2008

Le décrochage scolaire : les entreprises ont-elles un rôle à jouer ? (Première partie)

La semaine dernière, la diffusion du palmarès du taux de décrochage scolaire dans les écoles secondaires du Québec a fait couler beaucoup d’encre. Les données sont effectivement préoccupantes : le décrochage scolaire atteint au moins 50 % dans une vingtaine d’écoles secondaires publiques du Québec.

Mais l’intention n’est pas ici de pointer du doigt la plus ou moins valorisée des écoles et encore moins de relancer le débat entre l’enseignement privé et public. L’objectif est plutôt d’attirer l’attention sur les répercussions du décrochage scolaire sur la relève et le marché du travail.

Le fait est que dans notre belle société, qui doit ses grandes avancées à son économie basée le savoir, les emplois requérant une formation professionnelle, scientifique ou technique sont beaucoup plus nombreux que par le passé. Entre 1990 et 2002, le nombre total d’emplois au Québec a augmenté de 14,4 % alors que le nombre d’emplois exigeant un diplôme universitaire a bondi de 67 %. Il va sans dire que l’avenir de nos entreprises repose sur des personnes scolarisées en mesure de relever les défis de la rentabilité, de la concurrence et de l’innovation. Qui plus est, à l’heure de la mondialisation, on assiste au transfert des activités nécessitant peu de scolarisation vers les pays où les salaires sont moins élevés. En l’occurrence, les personnes qui ne possèdent pas les qualifications minimales sont amenées à évoluer de plus en plus en marge du marché du travail.

Parallèlement, les départs à la retraite des baby-boomers donnent du fil à retordre aux employeurs. Les candidats manquent à l’appel ! En plus de la pyramide des âges qui se renversent dangereusement, si 27 % des jeunes du secondaire et 61 % de niveau collégial (données diffusées lors du Colloque sur la réussite éducative tenu, en avril dernier, au Centre des congrès de Québec) mettent fin à leurs études avant obtenir leur diplôme, il est facile d’imaginer que cela aura, tôt ou tard, un effet sur la relève de plusieurs secteurs d’activité.

L’école, les parents et le gouvernement sont en effet des acteurs importants pour promouvoir l’éducation et motiver les jeunes à poursuivre ou à reprendre le chemin de l’école. Cela va de soi. Et les entreprises – puisque c’est de leur relève dont il s’agit ! – ont-elles une responsabilité ? Poser la question, c’est y répondre. Comment les entreprises peuvent-elles contribuer à contrer le décrochage scolaire ? Existe-t-il déjà des initiatives mises en place dans les milieux de travail ? On pousse la réflexion un peu plus loin dans une prochaine chronique…

mercredi 14 mai 2008

Taux de chômage de 3,7 % à Lévis

Les bonnes nouvelles de l'économie lévisienne : défis majeurs pour les employeurs

Parmi les dix plus grandes villes du Québec, c’est à Lévis qu’on retrouve les meilleurs indicateurs du marché de l’emploi. L’effervescence des développements en cours parle d’elle-même !

Selon les dernières données de Statistique Canada relatives au marché du travail, le taux de chômage de Lévis, qui se situait à 5,6 % en 2001, est aujourd’hui de 3,7 %. Il s’agit de l’un des plus bas de la province. La moyenne provinciale est d’environ 5 %.

La croissance économique est manifeste à la vue des différentes structures qui s’érigent dans son paysage. La hausse importante des constructions industrielles, institutionnelles et commerciales sur le territoire lévisien se traduit par la création d’emplois. Notamment, le tout nouveau Centre de congrès et d’exposition, intégrant un hôtel Sheraton Four Points, qui devrait ouvrir ses portes d’ici la fin du mois, engendrera la création de 200 emplois. Avec trois autres gros hôtels en route, dont le deuxième L’Oiselière à Saint-Nicolas, Lévis lorgne un nouveau créneau, le tourisme d’affaires !

De plus, la relance du Chantier maritime Davie espère faire grimper ses effectifs à plus de 800 travailleurs. La construction du terminal méthanier Rabaska créerait pas moins de 3 300 emplois pendant les trois prochaines années. La liste de travaux en cours est longue : la raffinerie Ultramar et ses projets de modernisation, Desjardins Sécurité Financière et son parc d’affaires de 50 M$, l'urgence du CHAU Hôtel-Dieu qui s’agrandit, les développements entourant la future Boîte à science au Parc des Chutes-de-la-Chaudière, etc.

Cette vigueur présente les signes d’une ville en bonne santé économique, laquelle a d’importantes répercussions sur son pouvoir d’attraction.
Le mois dernier, Le Soleil indiquait que le nombre de personnes qui habitent et travaillent à Lévis, qui étaient de 57 200 personnes en 1996, est passé à 75 100 en 2006 (note : les chiffres de 1996 ont été ajustés selon le territoire de la nouvelle ville de Lévis). Un bond considérable ! Lévis poursuit ainsi sa vitesse de croisière… Un essor, somme toute, à surveiller !

mercredi 30 avril 2008

Survivre ou vivre avec les Y ? (Deuxième partie)

Le défi des entreprises - apprivoiser les Y

Entre les départs massifs à la retraite et l’arrivée de nouveaux travailleurs sur le marché du travail, les entreprises doivent plus que jamais revoir leurs façons de faire pour recruter et retenir leur main-d’œuvre. Tout particulièrement, attirer les Y, cette génération qui affirme tout haut leurs opinions comme leurs ambitions, est un défi de taille pour les employeurs d’aujourd’hui en matière de recrutement.

Il est évident que l’affichage de postes et la réception de CV ne suffisent plus. Les entreprises doivent dorénavant se montrer davantage visibles aux yeux de la relève, même lorsqu’elle se trouve en pleine formation. Surtout que – contexte de pénurie de main-d’œuvre oblige ! – plusieurs futurs diplômés reçoivent des offres d’emplois avant même la fin de leurs études !
Les entreprises ont donc tout à gagner en entretenant des liens étroits avec les établissements d’enseignement. L’offre de stages en milieu de travail, la remise de bourses d’excellence, la présentation d’ateliers ou de conférences dans leur secteur d’activité et la commandite d’événements étudiants sont des exemples d’actions qui permettent à des entreprises d’augmenter leur visibilité et leur notoriété sur les campus.

Par ailleurs, parce que les Y sont aguerris des dernières technologies et que l’Internet constitue pour eux un outil de recherche incontournable, les entreprises d’aujourd’hui doivent posséder leur vitrine virtuelle. Le site Web est un moyen pour diffuser de l’information sur les postes, mais également sur la culture et les bons coups de l’entreprise. Sans compter qu’il se veut un véhicule de choix pour communiquer avec cette génération « branchée ».

De plus, les relations professionnelles n’ont jamais été aussi intergénérationnelles. Pour faire le pont entre les baby-boomers, X et Y, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à opter pour le mentorat. Cette pratique donne aux nouvelles recrues l’occasion d’apprendre, en équipe avec un travailleur d’expérience, sur les façons de faire de l’entreprise. C’est également une pratique qui leur permet d’exprimer leurs idées et leurs opinions. Le mentorat répond, à différents égards, à des attentes de la génération montante en matière de communication, ambiance de travail et collaboration. Elle peut s’avérer une source de valorisation et de motivation pour le mentoré comme pour le mentor, qui, par la même occasion, transmet son savoir-faire et fait connaissance avec la relève de son secteur d’activité. Depuis 2002, l’organisme Mentorat Québec guide les entreprises québécoises à instaurer cette pratique dans leur milieu.

Royalement déloyal !
Mais, attirer les Y est une chose, les retenir en est une autre ! Premièrement, si elle lance les promesses d’un salaire plus élevé, de possibilités d’avancement, d’un aménagement plus flexible des horaires et de participation à des projets stimulants, l’entreprise doit savoir respecter ses engagements, et, idéalement, dans un horizon pas trop lointain.

De plus, l’entreprise d’aujourd’hui doit offrir un cadre propice au développement de carrière. Dès l’entrevue d’embauche, la relève appréciera qu’on lui présente les possibilités d’avancement, un programme de gestion de carrière ou de développement de compétences réaliste qui lui permettront de se projeter dans l’avenir.

Selon une étude réalisée en 2007 par WorkCanada, un employé motivé et engagé peut rapporter jusqu’à 4 675 $ de revenu supplémentaire à l’entreprise par année ! En démontrant qu’il s’intéresse à la carrière de ses employés et qu’il entend les aider à cheminer professionnellement, l’employeur mettra toutes les chances de son côté pour motiver et conserver plus longtemps les talents au sein de son organisation.

Il serait somme toute utopique de présenter une formule infaillible pour recruter et retenir les Y. Il ne faut pas oublier que, dans toute génération de chercheurs d’emploi, il y a des bons et mauvais candidats. De plus, cette génération passionnée, communicative et créative, qui accepte d’être supervisée mais pas d’être gouvernée, est malgré tout à la recherche de modèles et de leaders. Une place qui revient aux employeurs s’ils consentent à envisager les employés d’aujourd’hui et de demain avec ouverture, transparence et philosophie.

mardi 22 avril 2008

Survivre ou vivre avec les Y ? (Première partie)

Des employeurs inquiets !

Moins nombreux et plus scolarisés que leurs prédécesseurs, les Y (les moins de 30 ans !) arrivent sur le marché du travail avec leurs compétences et leur détermination, leurs exigences et leurs ambitions. Ils sont indépendants et exigeants, manquent de loyauté et de considération envers la hiérarchie, et, de surcroît, ils sont professionnellement volages.

Cité dans Le Soleil, le maire de Québec, M. Régis Labaume, affirmait à l’ouverture du colloque « La pénurie de main-d’œuvre, l’urgence d’agir », qui se déroulait au Cégep Limoilou, en mars dernier : « La nouvelle génération est consciente de sa valeur dès sa sortie des bancs d’école et exigera de gros salaire. » En effet, la génération Y espère voir reconnaître au sein de l’entreprise les années qu’elle a investies à apprendre son métier ou sa profession. De plus, avec la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans plus d’un secteur d’activité, les Y ont bien souvent l’embarras du choix !

Faire face à cette génération difficile à cerner et à gérer, soulève chez les employeurs plusieurs inquiétudes. Quelles sont les véritables attentes la génération montante ? Les Y doivent-ils être considérés différemment de leurs prédécesseurs ?

Dans une entrevue accordée au magazine Jobboom en juin dernier, Mme Sylvie Guerrero, professeure à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM et spécialiste sur la rétention des talents en entreprise, révèle que « les attentes des Y ne sont pas différentes de celles des générations précédentes et que tous aspirent à un équilibre entre le travail et la vie privée et souhaitent apprendre et progresser dans leur carrière. Même les baby-boomers ! Mais pour la première fois, une génération ose dire tout haut ce que les précédentes ruminaient tout bas. »
Le constat est le même du côté de l’Ordre des conseillers en ressources humaines et relations industrielles (ORHRI). Le professeur M. Michel Audet, du département des relations industrielles de l’Université Laval, soulève toutefois l’impatience qui amine les jeunes : « Les Y vivent au rythme des nouvelles technologies et demandent des organisations qu’elles bougent aussi rapidement que les outils technologiques. »

En parcourant plusieurs études et sondages, on résume ici quelques caractéristiques de la génération Y :
  • Ils sont scolarisés.
  • Ils sont technologiquement branchés et ouverts sur l’international.
  • Ils sont avides de défis et de nouveaux apprentissages.
  • Ils recherchent de la flexibilité, tant en ce qui concerne la conciliation travail, famille et loisirs que les moyens mis à leur disposition pour réaliser leur travail.
  • Ils sont souvent critiques face aux structures en place.
  • Ils espèrent une reconnaissance rapide de l’employeur.
  • Ils sont impatients de progresser.
  • Ils ont une opinion élevée de leurs compétences.
  • Ils sont créatifs, autonomes et apprécient le travail d’équipe.
  • Ils s’attendent à ce que l’employeur communique clairement leurs objectifs et s’intéresse à leurs opinions.
Alors, comment peut-on recruter et motiver les Y à demeurer au sein de nos organisations ? Voilà le sujet de notre prochaine réflexion !

mercredi 9 avril 2008

La Loi 68 : une solution au problème de relève ?

Si on vous donnait le choix, à quel âge prendriez-vous votre la retraite, abstraction faite de la question monétaire ? Avant 65 ans ? Les nouvelles dispositions de la Loi 68 permettent d’envisager d’intéressants et avantageux scénarios pour les futurs travailleurs qui désireront, à compter de 1er janvier 2009, évoluer lentement, mais sûrement vers leur retraite.

Plus tôt cette semaine, on pouvait lire dans les médias « qu’un travailleur du secteur privé âgé de 55 ans dont le salaire est de 50 000 $ pourra bonifier son régime de retraite de 6 000 $ à 65 ans s’il demeure en emploi trois jours par semaine. » Un salarié pourra ainsi réduire progressivement sa semaine de travail sans subir de pénalité à son régime de retraite. Plus encore, il pourra même augmenter ses revenus !

L’objectif avoué de cette loi est d’encourager le maintien en emploi des travailleurs admissibles à la retraite afin d’atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre. Cette conciliation travail-retraite pourra également favoriser le transfert de connaissance aux jeunes générations, dans la mesure où un employeur profitera judicieusement de cette période pour assurer la communication entre le travailleur expérimenté et le nouvel arrivé.

Ainsi, les scénarios de joyeuses fins de carrière se dessinent. Il est permis de rêvasser. Mais, dans la pratique, est-ce que les entreprises accepteront d’assouplir leur horaire de travail ? Car attention, ces nouvelles dispositions ne donnent pas systématiquement à l’employé le droit à une retraite progressive. Elles retirent tout simplement certaines interdictions figurant actuellement dans la législation. L’employeur doit d’abord accepter le projet de départ graduel de son employé. Dans les milieux de travail, le discours entre employé et employeur conduira-t-il sur un terrain d’entente ? Surtout qu’ils seront de plus en plus nombreux les employés à vouloir en bénéficier. D’ici 10 ans, 150 000 Québécois seront admissibles à la retraite progressive.

Autre point : n’ai-je pas lu aussi, ailleurs dans la presse, que les Québécois travaillent en moyenne moins d’heures que les autres Nord-Américains. Mathématiquement parlant, la conciliation travail-retraite dont bénéficieront des milliers de personnes risque de faire baisser notre moyenne hebdomadaire de 35,5 heures ! Le détail est superflu et pas si important au fait, mais il dénote tout de même l’ombre d’un paradoxe…

mercredi 26 mars 2008

Le Pacte pour l'emploi... À suivre !

Annoncé plus tôt la semaine dernière, le Pacte pour l’emploi du gouvernement du Québec a soulevé plusieurs réactions dans les médias. Dévoilant cet investissement de près d’un milliard de dollars réparti sur trois ans, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. Sam Hamad, affirme : « Jamais un gouvernement n’est allé aussi loin pour élargir l’accès au marché du travail, valoriser l’emploi et accroître le niveau de compétence et de performance de la main-d’œuvre. »

Parmi ses objectifs, le Pacte pour l’emploi entend, d’ici 2011, réduire de 50 000 le nombre de prestataires des programmes d’assistance sociale et permettre à 250 000 travailleurs de plus en entreprise de rehausser leur niveau de qualification et leurs compétences. Pour ce faire, le Pacte pour l’emploi s’appuie sur plusieurs incitatifs financiers. En voici quelques-uns tirés du communiqué de presse :
  • Les Démarcheurs d'emploi, un incitatif financier et un accompagnement vers l'emploi pour les nouveaux arrivants aux programmes d'assistance sociale et ceux qui font des entrées et sorties répétitives à ces programmes.
  • Le crédit d'impôt remboursable pour stage en milieu de travail sera porté à 40 % pour les employeurs qui embauchent des personnes immigrantes et des personnes handicapées (au lieu de 30 % actuellement).
  • L'allocation d'aide à l'emploi est majorée de 130 $ à près de 200 $ par mois.
  • Les budgets et les participations au programme PRIIME visant l'intégration en emploi des personnes immigrantes seront doublés.
  • Un supplément à la prime au travail d'une durée de 12 mois pour les prestataires de l'aide sociale éloignés du marché du travail quittant l'assistance sociale pour un emploi sera instauré.
  • Dès juin 2009, les ménages sans enfant bénéficieront du versement anticipé de la Prime au travail.
  • Des amendements à la Loi sur les régimes complémentaires de retraite seront proposés pour qu'un travailleur de plus de 55 ans puisse continuer de travailler tout en percevant une partie de sa rente de retraite et en bonifiant cette rente.

Avec sa série d’incitatifs au travail, qui seront instaurés progressivement dans toutes les régions du Québec à partir du 1er avril prochain, le Pacte pour l’emploi veut contribuer à combler les 1,3 million d'emplois à pourvoir au Québec d'ici 2016. Mais l’argent n’achète pas tout… La motivation et le goût de se dépasser sont à la base même de la réussite professionnelle. Et qu’est-ce qu’un pacte ? Une entente solennelle conclue entre deux ou plusieurs parties !

Espérons que les autres parties – ces quelque 400 000 personnes présentement inactives mais que l’on qualifie disponibles au travail – seront au rendez-vous et qu’elles profiteront de cette ouverture vers le marché de l’emploi. Dans le cas contraire, le Pacte sera davantage qu’un beau discours… À suivre !

mercredi 19 mars 2008

On passe au salon ?

Dans le paysage de l’événementiel, les salons et autres événements de l’emploi semblent se multiplier. Le Rendez-vous emploi Lotbinière, à Saint-Apollinaire (les 28 et 29 mars), la Foire de l’emploi, à Québec (les 11 et 12 avril), la Foire de l'emploi Beauce-Etchemin, à Saint-Georges (les 18 et 19 avril), et le Salon Éducation Emploi (qui tiendra sa 14e édition du 29 octobre au 1re novembre 2008) figurent à l’agenda des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches. Et, à cela, s’ajoute une diversité de salons spécialisés organisés notamment par les comités sectoriels de main-d’œuvre et les établissements d’enseignement.

Bien souvent, en plus des divers postes à combler, ces événements permettent de rencontrer des professionnels dans le domaine de l’orientation ainsi que des responsables de programmes d’études offrant de belles perspectives de carrière. Mais, croyez-vous que les salons de l’emploi sont trop nombreux ? Est-ce que la formule « salon de l’emploi » répond aux besoins des chercheurs d’emploi et des employeurs en quête de nouveaux talents ?

Malgré ses quelque 17 00 visiteurs qu’il attire à chacune de ses éditions (deux fois par année), un événement d’envergure comme celui du Salon Emploi Formation de Montréal note une légère baisse de sa clientèle. Le fait est que les organisateurs doivent rivaliser d’originalité et de nouveautés pour se démarquer les uns des autres; et, ainsi, attirer les visiteurs et les recruteurs, qui investissent des sommes considérables pour s’afficher et assurer leur présence durant les jours de l’événement.

Quoi qu’il en soit, à l’heure du Web, où la transmission en ligne de CV et de dossiers de candidatures se fait avec une facilité et une rapidité étonnante, il est tout de même réconfortant de voir que l’on accorde encore de l’importance aux avantages du contact humain pour orienter ou réorienter sa carrière ! Cela dit, seriez-vous sur les lieux du prochain salon de l’emploi ?

mardi 11 mars 2008

Rapport de forces et de faiblesses

Ne faisons pas l’autruche, certaines industries vivent des moments difficiles. La tempête frappe… Et cela n’a rien à voir avec la météo ! L'appréciation du dollar canadien, l'intensification de la concurrence étrangère et les coûts de production qui grimpent, alors que le prix de vente de certains produits est en chute, frappent de plein fouet les industries porcine, forestière et manufacturière.

Des contrats sont délaissés, des usines fermées et des emplois suspendus, parfois même perdus. Devant l’urgence de porter secours à ces secteurs durement touchés, on demande aux instances de réagir à coups d’investissements, de plans d’action et de programmes de soutien. Est-ce suffisant pour contribuer à rendre ces entreprises plus productives et surtout plus compétitives à long terme ? Pour la santé de notre économie, serait-il plus avantageux d’investir davantage dans les industries émergentes ou encore dans celles en moins bonne posture ? Je suis mitigée.

Curieusement, cela m’amène à m’interroger sur l’utilisation que l’on fait de ses propres ressources pour tracer son chemin de carrière et ainsi trouver sa place au soleil (car on espère qu’elle existe !) sur le marché du travail. Nous investissons beaucoup d’énergies afin de devenir meilleur dans des activités pour lesquelles la réussite nous échappe. Mais, pour se trouver un emploi, améliorer sa vie professionnelle, réorienter sa carrière, se démarquer en entrevue, etc., devrions-nous miser davantage sur nos forces ou persévérer à combattre nos faiblesses ?

mardi 26 février 2008

Je veux une autre job !

On frôle le plein emploi et pourtant elles sont encore nombreuses les personnes à fureter les sites spécialisés sur le marché du travail, à passer en revue les affichages de postes ou à mettre en ligne leur CV. Même à l’emploi d’une entreprise, une personne magasine les opportunités. Il est vrai que l’adéquation « une carrière, une job » est de plus en plus rare. Des spécialistes avancent que les gens occuperont en moyenne de sept à neuf emplois au cours de leur vie professionnelle.

Pourquoi ? Que recherche-t-on ? Qu’est-ce qui nous incite à dire « bye, bye boss » ? On décrie souvent le manque de loyauté des jeunes travailleurs ! Je me souviens lors d’une entrevue réalisée avec M. Laurent Matte, président, secteur orientation, à l'Ordre des conseillers et conseillères d'orientation et des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec (OCCOPPQ) que celui-ci affirmait : « Sur le marché du travail, nous sommes comme des agents libres qui renégocient à divers instants leur positionnement. Que ce soit à cause d'une mise à pied ou encore du désir de relever de nouveaux défis, les gens changent d'emploi beaucoup plus fréquemment. Le sentiment de loyauté qui existait autrefois entre l'employeur et l'employé s'effrite. De plus, même à l'intérieur d'une entreprise, la nature d'un travail peut subir d'importantes transformations - technologiques, organisationnelles, etc. Bref, cette ère de changements nous pousse inévitablement à revoir nos choix. »

Je regarde les exemples autour de moi. L’une de mes cousines a changé deux fois d’emploi avant de décider de mener sa petite affaire. Et que dire de ce collègue de travail qui est en perpétuelle quête d’un poste à sa mesure ? Moi, j’ai dit « bye, bye » une fois. Une occasion s’est présentée. J’ai pesé le pour et le contre : les perspectives d’avancement, les apprentissages en continu, les valeurs de l’entreprise et de l’employeur, le lot de responsabilités qui correspondaient davantage à mes intérêts et à mes compétences, etc. Et le salaire ? Un peu tout de même.

D’ailleurs, au chapitre des facteurs qui motivent les gens à changer d’emploi ou de carrière, l’attrait de nouvelles responsabilités et de défis plus stimulants devancerait de loin d’autres considérations, tels le salaire et les conditions de travail.

À l’aube de sa retraite, une personne aura consacré une bonne partie de sa vie à sa carrière, et plus encore si on calcule les années qu’elle aura investies à apprendre son métier. En ce sens, n’est-il pas normal d’être aux aguets, de tenir son CV à jour et d’oser jeter un coup d’œil pour savoir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs ?

mardi 19 février 2008

Le travail, c'est la santé

Au cours des dernières années, les retraites anticipées ont séduit bon nombre de travailleurs à quitter plus hâtivement le marché de l’emploi. Mais la situation se renverse. De plus en plus de personnes retraitées poursuivent ou reprennent le chemin du travail.

Selon Emploi-Québec, le taux d’activité des personnes âgées de 55 à 64 ans, après avoir chuté à 40 % au milieu dans les années 1990, s’est élevé à 52 % en 2006. Par contre, il est à noter que la participation des Québécois plus âgés au marché du travail demeure encore plus faible qu’ailleurs en Amérique du Nord.

Pour l’économie d’un pays, le travail d’un plus grand nombre est inhérent à sa santé ! Cela est évident. Comme nombreux départs à la retraite des baby-boomers ne seront pas remplacés par l’arrivée de nouveaux travailleurs, des pressions s’exerceront sur les régimes de retraite. La Régie des rentes du Québec estime que le nombre de bénéficiaires augmentera de 19 % d’ici 2011 et de 90 % d’ici 2030. Pour remédier à ce problème, l’Institut économique de Montréal propose de repousser à 67 ans l’âge normal de la retraite. Cette solution a notamment été adoptée aux États-Unis et en Allemagne. Certains sont pour, d’autres sont contre.

Tout compte fait, du côté des employeurs, qui peinent à trouver la main-d’œuvre qualifiée, il peut être intéressant de retenir ou de voir revenir les travailleurs plus âgés. Il s’agit en effet d’un bassin de travailleurs en mesure de réaliser des mandats ponctuels, du remplacement de personnel et, surtout, de transmettre leurs connaissances et leur savoir-faire à la relève.

Et pour ces travailleurs retraités ou en voie de l’être travailler plus longuement peut certainement comporter des avantages, si cela répond à leur désir de demeurer actifs, de rencontrer des gens, d’avoir un revenu plus satisfaisant, d’offrir leur service comme travailleur autonome, de satisfaire des ambitions de carrière non réalisées, etc.

Après tout « Le travail c’est la santé », chantait Henri Salvador. Mais ne répliquait-il pas aussi à la désinvolte que « Ne rien faire c’est la conserver ! ». Ah ! J’oubliais ! C’est que ce cher Henri, cet artiste qui cessa ses tournées après 70 ans de carrière, deux mois avant de s’éteindre à l’âge de 90 ans, ne travaillait pas. Il l’évoquait si aisément et si justement : « Moi, je ne travaille pas. Je fais ce qui me plaît » !

mardi 12 février 2008

Des emplois : plus qu'hier, moins que demain !

À partir d’aujourd’hui, ancia au service de l’emploi occupe son petit coin dans la blogosphère ! Entre les tendances du marché du travail et les pénuries de main-d’œuvre, les chercheurs d’emploi (et futurs chercheurs d’emploi !), les travailleurs et les employeurs, les attentes, les préoccupations et les valeurs des baby-boomers, des X et des Y… En cette ère de grands changements, il y a, somme toute, beaucoup à jaser au sujet de l’emploi au Québec.

Ce blogue se veut une vitrine pour informer (évidemment !), mais également pour commenter (par moi, par vous !), nuancer et lancer des échanges afin de mieux comprendre, anticiper et évoluer dans ce monde, parfois drôle, préoccupant, surprenant et souvent passionnant, qu’est le travail.

Les chiffres !
Alors, on commence par quoi ? Des chiffres ! Tout particulièrement, ceux lancés dernièrement et qui projettent l’avenir du marché de l’emploi. Selon les plus récentes prévisions d’Emploi-Québec, le Québec aura 700 000 postes à pourvoir d’ici 2011 et 1,3 million de postes d’ici 2016.


On le sait, parce que cité à maintes reprises, le fossé se creuse entre le bassin de main-d’œuvre disponible et les postes à combler. D’ici les quatre prochaines années, la population de 15 à 64 ans commencera à diminuer dans la province. On prévoit durant cette même période pas moins d
e 440 000 départs à la retraite.

La pénurie de main-d’œuvre donne déjà du fil à retordre à plusieurs chefs d’entreprise. Les mines, la construction et la santé font notamment partie des secteurs névralgiques affirme, de son côté, le Bilan 2008 des perspectives du marché du travail réalisé par les Éditions Jobboom.

Ce phénomène, qui visiblement ne fera que s’accentuer au cours des prochaines années, laisse présager une multitude de possibilités de carrière pour les futures générations de travailleurs. Serait-il vrai de croire que se trouver un emploi sera plus facile demain que par le passé ? Actuellement, est-ce que vos démarches d’emploi (si vous êtes un chercheur d’emploi) ou de recrutement (si vous êtes un employeur) confirment les données ?