jeudi 23 octobre 2008

Réalisme ou utopisme ?

Entente France-Québec sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles
De la grande visite était de passage dans la Vieille Capitale, la fin de semaine dernière, à l'occasion du Sommet de la Francophonie. En effet, l'escale du président de la République française, M. Nicolas Sarkozy, aura fait bien des vagues. Elle aura même ouvert les voiles vers une meilleure mobilité professionnelle entre le Québec et la France.

Avec la signature de l'Entente France-Québec sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles, plusieurs organisations s'engagent à faciliter et accélérer l'accès à leur secteur d'activité. Au Québec, c'est notamment le cas du Barreau, du Collège des médecins, de l'Ordre des architectes, de l'Ordre des arpenteurs-géomètres, de l'Ordre des comptables agréés, de l'Ordre des comptables généraux licenciés, de l'Ordre des dentistes, de l'Ordre des ingénieurs, de l'Ordre des médecins vétérinaires, de l'Ordre des pharmaciens, de l'Ordre des sages-femmes et de l'Ordre professionnel des travailleurs sociaux, qui ont décidé de s'entendre avec leurs homologues français sur la reconnaîssance de leurs compétences professionnelles.

Mais avant la concrétisation de cette entente, plusieurs étapes s'imposent. Tout d'abord, les autorités françaises et québécoises chargées de la réglementation pour chaque métier et profession doivent s'entendre sur les conditions d'un arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM). Une trentaine de métiers et de professions prévoient y parvenir d'ici un an. Pour les autres, les travaux se poursuivront encore jusqu'en décembre 2010. L'arrimage de la formation et de l'expérience professionnelle entre les Français et les Québécois se fera-t-il simplement dans tous les métiers et professions visés ?

Il y a encore du travail sur la table, car, même une fois l’ARM d'un métier ou d'une profession conclu, quelques mois seront nécessaires pour procéder à l'adoption d'un règlement assurant son entrée en vigueur.

Pour mieux s'établir ou mieux partir...
L'Entente France-Québec sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles est une première entre l'Europe et l'Amérique ! Elle donne certainement des saveurs de modernisme aux autorités politiques qui démontrent à travers elle leur ouverture sur le monde pour faire face aux défis de la main-d'œuvre. « Grâce à cette entente nous comptons réduire de 50 % à 80 % les délais requis jusqu’à ce jour pour l’obtention du permis d’exercice », a fait savoir la ministre des Relations internationales du Québec, Monique Gagnon-Tremblay.

En effet, au Québec, l'apport de travailleurs qualifiés provenant d'ailleurs est sans conteste à privilégier. Il s'agit de l'une des solutions envisagées pour atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs d'activité. Mais cette entente parviendra-t-elle vraiment à augmenter l'attraction des travailleurs étrangers pour une région comme Chaudière-Appalaches, qui connaît un marché de l'emploi effervescent mais qui accueille à peine 0,3 % de la population immigrante au Québec (source : Conférence régionale des élus de la Chaudière-Appalaches, octobre 2007) ? Plus encore, cette entente vise la mobilité de la main-d'oeuvre qualifiée, celle qui se veut de plus en plus encline à vouloir vivre l'international et qui, dès lors, pourra facilement décider entre partir ou s'établir ici. Ne risque-t-on pas de voir s'envoler plusieurs de nos talents ? Le bilan des départs à l'étranger et des arrivées dans nos contrées sera-t-il positif ou négatif ? Matière à réflexion et à réaction !

Pour en savoir plus sur l'entente, consultez :

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