jeudi 11 juin 2009

Les entrepreneurs d'expérience, une denrée rare?

Au Québec, les PME emploient près de la moitié de la main-d'œuvre, et elles sont à l'origine de la majeure partie des nouveaux emplois qui sont créés chaque année. Comme quoi, les entrepreneurs donnent de la vitalité au marché du travail. La belle province serait-elle un modèle à suivre en matière d'entrepreneuriat? Certains chiffres risquent de décevoir.

Il est vrai qu'avec dans son sillon des Bernard Lemaire (Cascades), Alain Bouchard (dépanneurs Couche-tard), et Jean Coutu, qui n'a plus besoin de présentation, nous sommes portés à croire que le Québec fait belle figure. Les qualités d'affaires de ces hommes sont indéniables, mais le hic est que les entrepreneurs québécois d'expérience seraient trop peu nombreux.

L'« indice entrepreneuriale québécois », développé par la Fondation de l'entrepreneurship en collaboratin avec Léger Marketing, dévoile des résultats pour le moins étonnants et inquiétants sur le sujet. Comparativement au reste du Canada, le Québec compterait près de deux fois moins d'entrepreneurs. Pire encore, nos nouvelles entreprises seraient plus fragiles et 57 % d'entre elles (contre 47 % dans le reste du pays) agoniseraient au cours de leurs cinq premières années d'existence.

Une lumière au bout du tunnel?
Une petite lumière au tableau subsiste néanmoins : le goût de l'entrepreneuriat se fait largement sentir du côté des jeunes Québécois. Plus de 80 % d'entre eux se lancent dans l’aventure entrepreneuriale pour la première fois. Alors qu'ailleurs au Canada, c'est le cas d'environ 50 % des jeunes de 18 à 34 ans. Cela nous permet donc de croire qu'il y a un bassin important de futurs entrepreneurs au Québec.

Là où le bât blesse – et on en arrive à une autre donnée préoccupante : la ténacité des entrepreneurs québécois. Ils seraient plus nombreux à baisser les bras à la suite d'une première expérience infructueuse. Le nombre d’entrepreneurs ayant démarré plus de trois entreprises au Canada est de 20 %; au Québec, le pourcentage tend à diminuer à 17 %. Comme l'indique la Fondation de l'entrepreneurship, dans le reste du pays, on prône que « c’est en forgeant qu’on devient forgeron » (en l'occurence que c'est par l'expérience qu'on devient un bon entrepreneur!). Mais, au Québec, le manque d'expérience et la peur de l'échec portent davantage à adopter le comportement du « chat échaudé craint l'eau froid ».

Les données révélées ci-haut ont peut-être de quoi faire tomber l'image du « Québécois excellents entrepreneurs ». Mais surtout, elles constituent le point de départ à toute une réflexion sur la préparation de la relève qui désire se lancer en affaires. Le déploiement d'un Réseau national de mentorat d’affaires, annoncé le mois dernier, figure parmi les moyens avancés pour stimuler et soutenir les débuts de nos jeunes entrepreneurs. L'un de ses objectifs est de permettre, d’ici deux ans, le jumelage entre 5 000 entrepreneurs et près de 3 000 mentors par année. Sans doute, un pas dans la bonne direction pour multiplier les connaissances de nos entrepreneurs d'expérience et pour donner l'occasion à la relève de découvrir toutes les facettes de l'entrepreneuriat, incluant ses hauts et ses bas, ses minutes de gloire comme ses moments plus difficiles.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

J'ai lue avec intérêt votre chronique qui est, selon mon expérience personnelle, très vraie. Parcontre, suite à un échec en affaires qui a affecté autant mon entourage que moi personnellement, il est très difficile par la suite soit de repartir ou simplement de se trouver un autre emploi.

On dirait que le fait d'avoir déjà été en affaires fait peur autant aux banquiers qu'aux entrepreneurs eux même. On se sent comme si ils avaient peur(les entrepreneurs) que l'on prennent leurs places pour diriger leurs entreprises. Comme si, si ils nous prenaient avec eux, on voulait tout chambarder dans ce qu'ils ont si durement bâti et c'est une chose ne s'applique vraiment pas.

Pour ce qui est des banquier, si tu n'as pas su les mettre de ton côté la première fois, il faut être très chanceux pour en rencontrer un qui va vouloir te redonner une chance sans que tu sois forcé de mettre tes cheveux en garantie.

Tout ceux et celles qui ont su persister on eu la chance que quelqu'un croie en eux et en leur projet.
Je pourrais élaborer encore bien longtemps sur ce sujet mais je crois que ce survol vraiment général, touche les raisons pour laquelles nous les Québecois sommes fonceurs ( en affaires)et que tout s'arrête à un moment donné et qu'il n'y a pas ou plus de suite à l'entreprenariat.

L'idée d'instaurer un groupe de mentors est géniale mais l'expérience va-t-elle vraiment être reconnue par les nouveaux entrepreneurs?

N'oubler pas qu'à 20 ans, on sait tout...

Bonne Journée et continuer votre beau travail!



P.S. Pas de BAC, pas de maitrise égal pas d'expérience pour bien des entrepreneurs et autres!

Bye!

Gaston Fortin